Lundi, le centre minier de Lewarde

(actualisé le ) par Isabelle Perucho

Nous sommes arrivés au centre minier de Lewarde, nous avons été conduits dans la salle des pendus et un guide nous a expliqué que l’exploitation du centre minier s’est déroulé de 1720 à 1990. Puis il nous a raconté le déroulement de la journée d’un mineur.

En premier lieu,le mineur passe à la salle des pendus ainsi nommée car les mineurs déposaient leur affaire sur des porte-manteaux qui étaient hissés en hauteur au moyen d’une corde. Il y avait trois avantages à cela :
 le gain de place car on se douchait aussi dans cette pièce ;
 la possibilité de permettre aux vêtements trempés de sueur de sécher
 il n’y avait pas d’obstacle pour laver la pièce.
Ensuite, le mineur va chercher sa lampe pour descendre dans la mine.Il donne en échange un jeton portant son matricule.
Les mineurs restent sous terre toute la journée. Les risques sont énormes pour différentes raisons :
 le bruit
 la chaleur
 l’humidité
 la poussière
 les explosions
 les éboulements .
Quand le mineur sort de la mine, il rend sa lampe à la lampisterie et se dirige vers la salle des pendus où il se change et prend une douche.
La lampe est très importante pour le mineur, car si la flamme s’éteint, cela prouve qu’il n’y a plus assez d’oxygène et si elle vacille, cela annonce un coup de grisou. Pour éviter que la flamme soit au contact avec le grisou, les mineurs utilisaient des tamis. Pour mesurer le grisou (gaz contenant du méthane,susceptible d’exploser à la première étincelle) , ils utilisaient une lampe appelée le grisoumètre . Il n’y avait aucune machine à vapeur à cause du grisou.

Au XIXème siècle, les mines de charbon étaient partagées en plusieurs parties :
L’accrochage ou le poumon de la mine car c’est là que l’oxygène arrivait par une grande cheminée et que l’on attachait les chariots entre eux.
Les voies ferrées qui étaient faites de bois avant d’être améliorées et faites de fer.
Les puits où l’on creusait pour trouver du charbon à l’aide d’explosifs ou de marteaux-piqueurs.
Le convoi du cheval qui tirait les berlines remplies de charbon.
La taille d’abattage où les mineurs cherchaient du charbon en piochant sur les parois des galeries de la mine.
Tout au long de la mine, des tuyaux étaient aménagés pour envoyer de l’air, pour diluer le grisou (gaz inflammable), ou encore pour régler la température.
Ce qui empêchait les galeries des mines de s’effondrer étaient des rondeaux de bois qui cassaient fréquemment et qu’il fallait remplacer régulièrement.

Nous avons pris un petit train jaune qui nous mena au pied du batiment dans lequel se trouvait l’ascenseur qui menait au fond de la mine. De là nous avons fait un tour dans la mine en regardant les différentes étapes de l’évolution des matèriaux. Il faisait assez sombre et l’on peut imaginer que l’on ne devait pas voir grand chose quand on était éclairé par de simples petites bougies. Il y avait des chevaux qui tractaient les éléments extraits par les miniers, qui ont ensuite été remplacés par des loco diesel.

La vie quotidienne du mineur
Les mineurs travaillaient tous les jours sauf le Dimanche.
Ils étaient répartis en trois catégories : les chefs appelés porions, les adultes et enfin les enfants (à partir de 7 ans) appelés des "galibots". Les mineurs étaient appelés "les gueules noires", car en remontant de la mine, ils étaient noirs de charbon.
Après 1892, les femmes ne descendent plus au fond : elles sont employées à la lampisterie.
Les mineurs vivaient dans des maisons toutes identiques qui s’appelaient des corons, elles étaient composées de deux pièces au rez-de-chaussée (la cuisine et la chambre des parents), d’une chambre pour les enfants à l’étage, et d’une cave pour mettre la bière. Le loyer n’était pas cher du tout car les patrons des mines voulaient attirer des ouvriers. Le loyer correspondait à environ une journée de salaire, ce qui a attiré la main d’oeuvre pendant la révolution industrielle.
Après leur dure semaine de travail, les mineurs pouvaient aller à l’estaminet (ancêtre des bars), où ils venaient boire et se divertir, avec des combats de coqs par exemple.
Les estaminets étaient également les lieux où ont commencé à se former les premiers syndicats et où l’on discutait pour se mettre d’accord à propos d’une grève éventuelle ou de manifestations.
Les patrons des mineurs n’étant pas très satisfaits de savoir les mineurs dans ces lieux, donnèrent la possibilité aux ouvriers d’avoir un jardin, pour cultiver des légumes et pouvoir les manger et pour s’occuper. Pour le potager on se servait d’un engrais tout à fait naturel étant donné qu’il était leurs toilettes. ..

La catastrophe minière de Courrières, mars 1906
1099 mineurs sur 1700 partis au fond de la mine trouvèrent la mort dans un terrible drame et il fallu 3 mois pour retrouver tous les corps ! La catastrophe est arrivée à cause d’une explosion de gaz, le grisou. Celui-ci explose quand il est en rapport avec une flamme. Puis il y a eu un "coup de poussière", ce sont les poussières de charbon qui s’enflamment.
Cette catastrophe suscita beaucoup d’émotions, attira un grand nombre de journalistes, et fut suivie de grèves.
C’est la plus grande catastrophe minière de l’histoire de France mais aussi d’Europe et cela fait maintenant 100 ans que ce drame a eu lieu, le centre minier de Lewarde a rassemblé de nombreux documents d’époque.

Carnets de voyage
Lundi, le centre minier de Lewarde
Lundi, les terrils de Loos-en-Gohelle
Mardi, le musée de l’industrie d’Oberhausen
Mercredi, le parc de la chimie, Marl
Mercredi, le port de Duisbourg
Jeudi, le parc paysager d’Emsher
Jeudi, Aquarius, le musée de l’eau, Mülheim
Vendredi, le gazomètre d’Oberhausen
Vendredi, Aix la Chapelle
Quelques clips vidéos