Projet à l’école des écrivains 2013-2014

(actualisé le ) par Sonia Delage

Philippe Annocque, auteur de Monsieur le Comte au pied de la lettre (Quidam éditeur), est venu au CDI du collège rencontrer les élèves de 3ème 5 et de 3ème 6 qui ont lu son livre et il a répondu à leurs nombreuses interrogations. Voici donc, sous forme d’interview, les questions et les réponses échangées lors de cette première rencontre :

A quel âge avez-vous commencé à écrire ?

J’ai commencé à écrire à l’école primaire. Mes rédactions n’étaient pas exceptionnelles et la maîtresse était très étonnée lorsque je lui disais que je voulais devenir écrivain quand je serai grand. Plus tard en 6ème, mon professeur nous a proposé de commencer les premiers chapitres d’un roman. J’ai commencé à écrire un texte sur la fin du monde et j’ai continué à écrire, je ne pouvais plus m’en passer. C’est ainsi que je me suis amélioré, en m’entraînant de plus en plus.

Etes-vous heureux lorsque vous écrivez ?

Oui, c’est formidable. J’écris souvent, pour mon propre plaisir, sans forcément tout publier. Parfois je retrouve des anciens manuscrits que j’ai écrits plus jeune comme par exemple une parodie d’un comic américain « L’araignée », que l’on n’appelait pas encore Spiderman en France. J’avais intitulé ma BD « La guêpe ».

Pourquoi nous avez-vous conseillé de lire Henri Michaux ?

C’est mon écrivain préféré. J’aime sa manière d’écrire et son univers. Quand je lis ses textes, cela me parle très fort, un peu comme si c’était quelqu’un de ma famille.

A quoi ressemblent vos lecteurs ?

Mes lecteurs sont plutôt de bons lecteurs, des professionnels comme des libraires, des professeurs, des bibliothécaires. Mon éditeur est mon premier fan !
Je suis conscient que mon écriture est compliquée mais j’aime bien moi aussi ne pas tout comprendre tout de suite quand je découvre un roman par exemple. Sinon je sais à l’avance ce qui va arriver, tout est tellement prévisible que je m’ennuie très vite.

Que représente la couverture de votre livre ? Cet homme sans visage, c’est plutôt bizarre, non ?

Oui, c’est l’œuvre d’une jeune artiste qui a fait un collage. Ce personnage sans visage avec un œil de pieuvre représente l’ex-bibliothécaire dans mon roman. Le mot figure est polysémique c’est-à-dire qu’il a plusieurs sens. Il désigne le visage, mais la figure en littérature veut dire aussi figure de style. J’aime bien remettre en cause les codes du roman et manipuler mon personnage en lui inventant plusieurs enfances par exemple. Un peu comme dans les jeux vidéo : quand on oublie de sauvegarder sa partie, le lendemain on est obligé de tout recommencer et d’orienter la vie de ses personnages différemment.

Combien de livres avez-vous écrits ?

J’ai publié six livres pour l’instant dont un pour la jeunesse qui s’appelle Dans mon oreille et qui est illustré par Henri Galeron. Mes livres sont de styles très différents à chaque fois, je n’aime pas écrire tout le temps la même chose.

Que nous conseillez-vous d’écrire pour notre prochaine rencontre ?

Eh bien je vous propose d’inventer un animal qui n’existe pas et d’en rédiger la description. Un peu comme l’a fait le poète Henri Michaux quand il parle de l’Emanglom et qu’il décrit son milieu de vie et ses habitudes comme s’il existait vraiment. Vous pourriez choisir par exemple le nom d’un animal mentionné dans mon roman, au moment où mon personnage, Monsieur le Comte, traverse un zoo. Ainsi avec tous vos textes, nous pourrons constituer un bestiaire commun. Avis aux illustrateurs en herbe !

Quand aura lieu notre deuxième rencontre ?

Le 13 mars justement, pour parler de vos écrits car c’est à vous de travailler maintenant !