Charlotte et Caroline C. , 4ème5

(actualisé le )

A
LA POURSUITE D’OLYMPE :
chapitre 13



Il se demandait pourquoi le roi ne lui demandait pas de commencer
alors que le silence s’était à présent manifesté.
Le roi frappa soudain sa canne sur le sol magnifiquement marbré,
et Lully prit une grande inspiration puis commença à
jouer.


Au fur et à mesure qu’il guidait son orchestre, il entr’aperçut,
par dessus l’épaule d’un violoniste, des couples qui commençaient
à virevolter lentement sur l’air de la musique. Le marquis
et la marquise de Franche-Comté s’emmêlaient les pieds ;
la musique, bien qu’elle soit lente, devait leur paraître trop
rapide. En revanche, les Delanoé dansaient magnifiquement bien,
restant en rythme parfait avec la musique.


Après avoir contemplé avec attention la plupart des
couples, il aperçut le duc d’Enghien, dont les rides rongeaient
de plus en plus le visage, parler d’un mouvement politique avec Vincent
Voiture.


Puis il détourna son regard sur Mlle de Courcy vêtue
d’une robe ivoire et d’une parure de perles noires et remarqua qu’elle
était accompagnée d’une jeune femme. La demoiselle était
d’un teint laiteux, aux lèvres rosées et aux yeux couleur
d’onyx. Elle était sobre mais élégante dans sa
robe vert émeraude. Elle avait un simple jonc en or et une
paire de girandoles. Lully la contempla longuement avec admiration
avant de s’apercevoir qu’il ne guidait plus du tout l’orchestre, qui
jouait de fausses notes à présent. Le roi le fixait
avec un regard noir. Lully reprit la situation en main et fit comme
si ces notes faisaient partie du morceau. Le roi retrouva le sourire
et alors, Lully risqua un regard pour trouver la jeune fille. Il eut
beau scruter toute la salle des glaces, il n’y avait plus de traces
d’elle...


Charlotte
et
Caroline
C.